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Mycoplasma hyopneumoniae Le sondage trachéo-bronchique à la fois plus pratique et plus précis

L'infection à Mycoplasma hyopneumoniaee est très répandue dans toutes les régions européennes produisant des porcs, y compris en France. Son identification rapide en élevage permettrait d’endiguer en amont la maladie. Des travaux de l’Anses propose une nouvelle méthode plus pratique à mettre en œuvre et plus précise.

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« Mycoplasma hyopneumoniaee joue un rôle prépondérant
dans l'apparition de la pneumonie enzootique et du complexe
respiratoire porcin, deux maladies significatives touchant
la filière porc. » (© Terre-net Média)

La bibliographie rapporte l’existence d’élevage indemnes vis-à vis de M.hyopneumoniae dans de nombreux pays, mais il faut toutefois reconnaître qu’un grand nombre des élevages est infectés de manière endémique.

Un animal atteint par cette bactérie présente en général une perte de motilité et une diminution des défenses naturelles au niveau du tractus respiratoire supérieur qui s’accompagne très rapidement d’une sensibilité accrue aux infections secondaires.

 À la recherche d’une méthode rapide, facile à mettre en oeuvre

« Mycoplasma hyopneumoniae étant l’agent central du complexe respiratoire porcin, la détection de ce micro-organisme constitue un point crucial pour la compréhension des phénomènes influençant le développement des maladies respiratoires enzootiques chez le porc », explique Christelle Fablet, du laboratoire Anses de Ploufragan.

Ce qu’il faut retenir

Afin de limiter les effets de la technique de prélèvement sur l’appréciation des lésions pulmonaires à l’abattoir, le prélèvement par sondage au moyen d’un cathéter stérile doit être privilégié.

La filière, éleveurs et vétérinaires en tête, recherchent donc des méthodes rapides, faciles à mettre en œuvre en élevage et fiables pour prévenir cette maladie et enrayer son développement.

« Actuellement en élevage, la contamination des porcs vivants est évaluée au travers de tests Pcr à partir d’écouvillonnage nasal », précise la scientifique.

Mais de récents travaux expérimentaux montrent que des prélèvements réalisés dans la trachée et les bronches sont plus pertinent pour mettre en évidence la présence de la bactérie.

L’Anses a donc lancé une étude visant à « évaluer les capacités de quatre techniques de prélèvement pour détecter Mycoplasma hyopneumoniaee chez des porcs en élevage ».

Des élevages chroniquement atteints

M. hyopneumoniae

Mycoplasma hyopneumoniaee joue un rôle prépondérant dans l'apparition de la pneumonie enzootique (PE) et du complexe respiratoire porcin (Crp), deux maladies significatives touchant la filière porc.
La pneumonie enzootique se caractérise par une toux, un retard de croissance et une dégradation de l'indice de consommation (IC) et une légère hypothermie avec une température comprise entre 3,9°C et 40,5°C. Les vétérinaires relèvent également des surinfections bactériennes déclenchant l'apparition de cas cliniques et subcliniques de la maladie.
Le complexe respiratoire porcin est une manifestation plus grave de cette maladie. D’ailleurs, ces dernières années, la présence de cette maladie n’a cessé de s’accroitre avec des cas de mortalité élevés.
De fait, l’infection à M. hyopneumoniae n’est pas sans pénaliser les résultats technico-économiques de l’élevage, sans oublier l’animal lui-même chroniquement affaibli, d’autant que cette infection peut perdurer dans les élevages touchés, et ce malgré la vaccination en place en France depuis une dizaine d’année dans plus de 90 % des élevage français en production.

Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont donc sélectionnés 60 porcs dans un élevage naisseur-engraisseur chroniquement atteint de maladies respiratoires.

Chaque porc a été soumis à quatre prélèvements : un écouvillonnage oro-pharyngé ; un sondage trachéo-bronchique ; un lavage trachéo-bronchique ; un écouvillonnage nasal.

« Les échantillons oro-pharyngés ont été obtenus avec un écouvillon dont l’extrémité est de type "brosse" muni d’un cathéter de protection. »

70 % des porcs positifs

« Au total, 70 % des porcs échantillonnés étaient positifs par au moins une technique de prélèvement. Quel que soit le modèle, l’écouvillonnage nasal présente la plus faible sensibilité et le sondage trachéo-bronchique la plus élevée avec respectivement 19 et 74 % de sensibilité », résume Christelle Fablet.

Dans le détail, l’analyse des résultats indique que la maladie est détectée chez :

« Les résultats suggèrent que plus on avance le long des voies respiratoires, plus l’on est en mesure d’identifier Mycoplasma hyopneumoniaee. La probabilité de détecter le micro-organisme chez des porcs infectés augmenterait donc avec la profondeur de prélèvement. » L’explication viendrait du fait que le micro-organisme adhère et se multiplie préférentiellement dans les les cellules épithéliales de la trachée et des bronches.

Cette étude présente donc deux informations capitales. D’une part, le sondage trachéo-bronchique se révèle non seulement plus facile à mettre en œuvre que l’écouvillonnage nasal, mais il est en outre « 3,5 fois plus sensible que l’écouvillonnage nasal fréquemment utilisé en élevage ». Avoir recours à un sondage trachéo-bronchique permet donc in fine est donc à la fois plus pratique et plus précis.

Sans oublier le fait que la réalisation de lavages trachéo-bronchiques successifs sur le même porc peut avoir des conséquences sur la sévérité des lésions pulmonaires. 

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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